Photo: Fabrice Tremblay
Là où se trouvait jadis le village de St-Jean-Vianney, il n’y a plus aujourd’hui qu’un lac de bouette et chaque dimanche des mécaniciens amateurs amènent les monster trucks qu’ils ont patentés pour se pogner dedans. Lorsque la réalité est si singulière, elle n’a besoin ni d’être mise en forme par un recit ni d’être relevée par l’appareil rhétorique du langage poétique. Seule peut-être une poésie dépouillée, une poésie à caractère ethnographique, peut arriver à la saisir. Une poésie terre à terre, faite avec la même bouette que l’épreuve à laquelle sont soumis ces camions retournés à l’état sauvage.